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Le soin n’est pas une baguette magique : réflexions sur la posture thérapeutique

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Dans les métiers de l’accompagnement, on parle souvent de techniques, de méthodes, d'outils. Pourtant, l'un des leviers les plus puissants du changement thérapeutique réside ailleurs : dans la relation elle-même. Et c’est là que tout commence… ou que tout peut déraper.


L’alliance thérapeutique : un pilier souvent invisible, mais fondamental


De nombreuses études en psychologie ont mis en évidence l’importance de l’alliance thérapeutique : c’est la qualité du lien entre le praticien et la personne accompagnée qui permet au processus de soin de s’engager.


Cette alliance se construit à travers :

  • une écoute empathique et non jugeante

  • une présence chaleureuse et sécurisante

  • une clarté des intentions et des objectifs

  • un cadre clair et respectueux

Au-delà de toute technique, c’est cette sécurité relationnelle qui permet au client de mobiliser ses ressources internes.


Le rôle du contexte : ce que la science nous dit


Le fameux effet placebo, souvent mal compris, n’est pas une tromperie. Il désigne la puissance du contexte : la manière dont le client perçoit la relation, le cadre, et le thérapeute lui-même.

Cette perception influence directement des mécanismes neurobiologiques. Quand une relation thérapeutique est porteuse, le cerveau peut activer des circuits de soulagement naturel (endorphines, dopamine, sérotonine...).

Mais cette magie de la relation ne suffit pas.


Quand le praticien mise tout sur la relation ou la technique


Il peut arriver qu’un praticien, fort de son expérience ou de son intuition, attende du client qu’il « fasse sa part » après avoir reçu le soin.

Une forme implicite de discours s’installe :

« J’ai fait ma part, ... à vous maintenant de vous engager. »

Mais sans guidance claire, sans outils adaptés, sans rythme respecté, le client se retrouve seul face à sa souffrance, avec pour seul levier sa volonté. Et quand cela ne fonctionne pas, le risque de culpabilisation est grand.

Ce glissement ne relève pas de la malveillance : il est souvent le résultat d’un manque de formation ou d’un excès de confiance dans son propre pouvoir thérapeutique.


La formation continue : un socle de responsabilité


Accompagner l’autre demande plus que de l’intuition ou de la technique. Cela demande :

  • une formation solide et continue

  • une compréhension des mécanismes psychologiques, corporels et émotionnels

  • une capacité à transmettre des outils concrets, utilisables dans la vie quotidienne

Un praticien qui accompagne avec conscience sait qu’il ne s’agit pas de soulager seulement sur l’instant, mais de contribuer à construire l’autonomie de la personne.


Outiller plutôt qu’imposer


Être thérapeute, ce n’est pas « rendre les gens dépendants de nos soins ». C’est leur offrir des repères clairs, des exercices concrets, des clés de compréhension, et les encourager à s’approprier leur propre transformation.

L’objectif profond n’est pas que le client revienne encore et encore.

C’est qu’il reparte avec :

✔ une meilleure connaissance de lui-même

✔ des stratégies adaptées à ses besoins

✔ la confiance nécessaire pour continuer seul(e)

Et si le soin est efficace, le praticien devient alors inutile : non pas parce qu’il n’a pas été compétent, mais parce qu’il a parfaitement accompli sa mission.


La responsabilité du client : un engagement actif, mais jamais isolé


Si le thérapeute a pour mission d’offrir un cadre sécurisant, des outils adaptés et une guidance claire, le client a lui aussi un rôle actif dans le processus de changement. Il ne s’agit pas d’exiger de lui une "bonne volonté magique", mais de reconnaître que sans implication personnelle, la transformation durable est difficile.

Être accompagné ne signifie pas être soigné passivement : c’est entrer dans un processus d’apprentissage, parfois inconfortable, souvent lent, toujours vivant.Cela demande :

  • de la curiosité envers soi

  • une ouverture au questionnement

  • la volonté d’essayer de nouvelles façons d’agir ou de penser

  • parfois même de confronter ses résistances ou ses schémas défensifs

La responsabilité du client ne consiste donc pas à tout réussir ni à aller vite, mais à s’impliquer dans son propre parcours, avec les moyens du moment.

Ce processus est d’autant plus possible que le praticien respecte le rythme, soutient l’autonomisation et propose des outils réellement utilisables au quotidien. C’est dans cette co-responsabilité lucide et bienveillante que le soin devient réellement transformateur.


Un accompagnement éthique, professionnel et lucide


Il n’existe pas de baguette magique – ni dans les mains du thérapeute, ni dans celles du client.


Mais il existe :

🔹 un cadre sécurisant

🔹 une présence humaine

🔹 une vraie compétence relationnelle

🔹 des outils et une pédagogie adaptés

🔹 et surtout, une lucidité professionnelle sur les limites du soin et le pouvoir réel de la volonté


C’est là que réside la vraie puissance de l’accompagnement : dans l’alliance du cœur, du savoir-faire, et de l’intelligence relationnelle.


 
 
 

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